mercredi 20 août 2008
Kaye Mortley le 19 septembre 2008
Dans la rue
par
kaye mortley
diffusion sonore et vidéo
Le 19 septembre 2008 aux Instants Chavirés
"La rue, elle est grise et marron,"dit Alice.
"Très, très grise," dit Mathilde.
" Ce n'est pas une rue où beaucoup de gens passent," dit M.
On y entend des oiseaux, des cloches, des voitures, des gens qui se disent bonjour par la fenêtre ... un peu de bruit.
Petit décor sonore qui suinte par la fenêtre ouverte, en été.
Qui vient frapper à la fenêtre fermée en hiver.
(Le son fait toujours ce qu'il faut pour arriver jusqu'à l'oreille.)
Par moments, dans la rue, le ton monte, les voix se font fortes.
Il se passe donc quelque chose?
On va à la fenêtre pour voir, pour écouter...
On découvre, alors, que la rue est une scène, dont le- petit- décor- sonore- qui- suinte- par- la- fenêtre- ouverte- en- été est la toile de fond invisible.
Ou la bande son éphémère aléatoire, mixée en direct.
Scène sur laquelle se joue une comédie (d'erreurs ?)
faite d'attentes et de rencontres
d'apparitions et de disparitions
et de recommencements de l'attente.
Scène sur laquelle chaque rôle est soigneusement distribué
chaque place implacablement attribuée
chaque costume un déguisement outrancier
et le nom de chaque personnage faux.
Un jour, on décidera (peut-être) d'aller parler à ces comédiens del arte.
(C'est ainsi que commencent beaucoup de documentaires.)
Leur demander d'expliquer la régie qui gouverne leur théâtre de rue.
Leur demander qui est l'auteur du scénario.
Les travaux d'approche seront longs (l'illégalité rend prudent).
Les séances d'enregistrements seront courtes (le temps d'une passe).
Le récit de vie qui se tissera de séance en séance ne sera ni vrai, ni faux.
Ce sera une fiction, comme tous les récits de vie.
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